La e-santé de demain sera mobile

Smartphones, tablettes, micro-PC et services Internet mobile à haut débit qui les accompagnent ont envahi notre quotidien ces dernières années. Il est désormais possible et facile pour quiconque de consulter ses mails, lire la presse en ligne ou même commander son billet de train sur Internet depuis n’importe où. Ce développement technologique intéresse évidemment la e-santé, où l’accès aux données est primordial.

Pourquoi la mobilité ?

L’internet mobile, c’est-à-dire la possibilité d’accéder au world wide web sans être connecté à une prise téléphonique, a rendu l’accès à l’information tellement facile qu’il est désormais omniprésent dans nos vies. Conjointement au développement du réseau, les appareils permettant de se connecter sont devenus meilleur marché, plus faciles à utiliser et plus autonomes. Disponible quasiment partout, l’internet s’est en quelques années totalement intégré à notre vie quotidienne, parce qu’il nous rend de nombreux services : la réservation rapide de places de cinéma, la consultation d’horaires de transport ou la recherche d’une pharmacie de garde est désormais possible partout du bout des doigts.

On imagine alors assez vite les applications de ces technologies à la santé : un médecin pourrait observer les radios d’un patient reçues sur son smartphone pendant une consultation à domicile, ou visualiser aisément les antécédents médicaux d’un accidenté de la route, directement sur le lieu de l’accident.

D’ailleurs, certaines applications existent déjà : il est par exemple possible pour un médecin de consulter en ligne le dictionnaire Vidal s’il a un doute sur la prescription, d’afficher des coupes anatomiques en couleur et de qualité sur sa tablette, ou encore d’analyser des courbes d’un électrocardiogramme avec l’aide du logiciel de son smartphone.

Cependant, toutes ces applications apportent essentiellement aujourd’hui des services d’aide à la décision, au diagnostic ou à la prescription, et ne sont pas ou peu « communicantes ». En effet, si certaines applications permettent à un médecin libéral de consulter à distance les dossiers de ses propres patients, il ne pourra pas les partager, ni consulter ceux de patients qu’il ne suit pas déjà dans son cabinet. Cela représente la prochaine étape, et l’ASIP Santé y travaille déjà.

Le défi de la sécurité

Tout d’abord, la sécurité des données de santé sensibles ainsi consultées et échangées est essentielle. En effet, il est d’autant plus nécessaire de garantir la confidentialité des données quand celles-ci peuvent être portées sur des dispositifs mobiles qui sont plus facilement perdus… Aussi est-il impératif que les logiciels utilisés prévoient des possibilités de masquage et de cryptage des données.
Le bon développement des systèmes mobiles passe donc par la garantie d’un système sûr. C’est pourquoi l’une des missions de l’ASIP Santé, en tant qu’agence gouvernementale, est de définir des standards et des normes de sécurité que les industriels de l’informatique doivent intégrer dans leurs logiciels. Ces normes sont destinées à définir les contours d’un « espace de confiance » indispensable au déploiement de ces nouveaux outils.

DMP et messagerie sécurisée : prêts pour la mobilité

Pour pouvoir partager efficacement des informations de santé, encore faut-il que les professionnels de santé puissent y accéder, quelle que soit leur situation d’exercice (à l’hôpital, dans une clinique ou en libéral) et quel que soit le logiciel utilisé. Là encore, les normes définies par l’ASIP Santé permettent aux différents logiciels du marché de se « parler », en toute sécurité, et même à distance. Il est par exemple déjà possible de se connecter au Dossier Médical Personnel (DMP) via une tablette tactile, et l’ASIP Santé développe actuellement une application pour smartphones.

Enfin, l’Agence travaille également à la construction d’une messagerie sécurisée et réservée aux professionnels de santé. Comme évoqué plus haut, elle permettra de sécuriser les échanges des données de santé. Cette future messagerie, gratuite, assurera une forte sécurité et sera aussi accessible depuis un téléphone. Lancement prévu pour début 2013.